La débauche.
Vendredi soir. Rentrer chez moi à été l’obsession de la journée. Enfin le week-end ! J’ai hâte de retrouver ma famille – 1 femme, 2 enfants.
Aussitôt arrivé, ils me bondissent dessus. Ils ne sont pas d’accord avec leur mère. C’est la même situation tout les vendredi soir, j’aurais du m’en douter.
Oui, nous avons notre habitude, notre petit rituel hebdomadaire: aller au restaurant. Nous ne sommes pas un cas isolé. Je dirais plutôt que nous sommes dans la norme.
Nos parents – à Louise et moi – nous ont passé cette tradition, il faut dire que c’est un bon moyen de passer un moment en famille.
Le choix
Mes enfants, donc, sont enervés. Pas moyen de se mettre d’accord sur le restaurant de ce soir.
Pas grave. J’ai l’habitude.
Je rejoins ma femme et nous allons chercher ensemble le programme de la semaine. Très utile commodité, il détaille le plat du soir pour chacune des 15 chaînes de restaurants. Le conflit ne dure pas, nous finissons par trouver un accord.
Nous dînerons donc à la table de France Restauration. Un restaurant national censé fournir des contenus de qualité mais, reconnaissons-le, ils manquent de budget et le marketing n’est pas leur fort. Ce soir ils proposent un plat que nous aimons tous. Une valeur sûre. Ce n’est jamais que la 5ième fois cette année, on se console en se disant que les autres restaurants ne servaient pas un plat intéressant et que ce qui compte c’est de suivre la tradition, de passer un bon moment en famille.
Le restaurant
20h00, nous franchissons la porte de France Restauration. Un employé nous accueille et nous installe dans une alcôve privative où nous jouirons des plats servis. A peine assis, on nous fournis des en-cas. Ce sont souvent les mêmes – des croissants et échantillons de pain de la boulangerie du coin – mais parfois des bonnes surprises sortent du lot. Le plateau contient les coordonnées de l’établissement producteur des gourmandises. Pratique !
On nous demande si nous voulons voir la carte. C’est inutile nous connaissons déjà le plat qui est servi ce soir (Merci Restaurama !). Ca reste une nécessité cela dit: tout le monde n’a pas un abonnement à 1 des nombreux magazines restos.
Parfois même nous faisons des folies, pour nous forcer à découvrir du nouveau, nous allons dans un restaurant sans consulter le programme ! Je vous le conseille, ça change un peu, l’effet surprise.
Ce soir donc, nous mangeons notre repas, plus par habitude que par entrain. Les nouveaux plâts sont plutôt rares, mais les jours où ils sont servis, c’est carton assuré pour le restaurant !
Le retour
Le repas est terminé. Je reconduis la famille à la maison. Les enfants – à l’arrière de la voiture – me tannent pour qu’on s’abonne à l’offre Restaurants Par Satellite. Il s’agit d’une carte me donnant accès à tout les restaurants légalement autorisés à servir dans notre pays. Imaginez: des restaurants dédiés à la cuisine des années 50, d’autres aux plats congolais, d’autres encore ciblant les enfant (à nous les soirées tranquilles), etc. C’est alléchant mais c’est un coût supplémentaire.
Dénouement
J’ai craqué, j’ai pris un abonnement à RPS. Au début c’était génial, on a découvert des tas de plats méconnus du grand public. En plus on avait le privilège des nouveautés qui sont servis en priorité dans ces restaurants optionnels.
Mais déception: la brochette de choix s’est élargie mais on fini quand même par tourner en rond. Un plus grand rond, voilà tout.
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Alléchant n’est-ce pas ? Je pense que tous auront reconnus une métaphore pointant la télévision (la radio aussi, c’est le même combat).
Le but ici est simple: vous faire réaliser que la télévision est un enclos. Vous ne pouvez consommer que ce qu’on vous propose. Accepteriez-vous ce système de restauration ? J’en doute.
Mais alors pourquoi cet article ? Internet bien sûr ! LA réponse à la télévision c’est Internet.
Vous y trouverez:
- le choix, le vrai.
- des avis contradictoires. Des vrais. Des paranos aussi si vous en voulez.
- Tout. On trouve de tout sur Internet.
Vous pourrez même produire et partager vous même vos petits plats, sans que ça vous coûte brazouf.
Mais j’ai surtout choisi la télévision comme angle d’attaque. Éteindre sa télé n’est qu’un premier pas, difficile souvent, qui permet à terme -je l’éspère pour vous- de mesurer combien Internet est important.
Réveillez vous. Passez votre cerveau en mode actif, ne restez pas sur votre canapé à consommer ce qu’on vous donnes. Restez sur votre canapé à consommer ce qui vous chante, à produire, à partager. Levez vous un peu du canapé aussi, ça fait jamais de mal.
Internet c’est ZE outil. Il est déjà formidable pour l’information en général mais ce n’est que le début ! J’y vois énormément de potentiels: démocratique, culturel, humain…
Ces derniers temps vous avez probablement entendu parler de SOPA/PIPA, HADOPI, ACTA & consors. Pourquoi ? Et bien parce que ces lois sont commandées et produites par des gens qui ne comprennent pas Internet, qui n’y voient pas les possibilités qu’il apporte (virtuellement sans limites au passage). Certains disent qu’au contraire, ces gens le comprennent mais ils en ont peur. Faut dire qu’être en concurrence avec quelques chaînes de télé c’est pas pareil qu’avec le monde entier.
Le problème c’est qu’à voter lois sur lois ils vont finir par aseptiser le réseau des réseaux, et ça, ça m’en démange l’entre-fesses.
Du coup je fais un article, dans l’espoir naif d’éveiller des consciences. C’est aujourd’hui qu’il faut se battre pour préserver Internet, parce que c’est aujourd’hui qu’il est en danger.
Une chose est certaine: Internet est le reflet de l’humanité. Par conséquent, quiconque veut le changer, va d’abord devoir nous changer nous. Et pour ça, je leur souhaite bon courage.
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Note: Cet article est absolument libre de droit. Vous pouvez: le copier, le partager, le modifier, etc. Si ça vous chante vous pouvez l’incorporer dans une oeuvre et en gagner des millions sans reverser 1 cents ou même citer mon nom. Que le message passe, que les consciences s’éveillent, c’est ça qui importe.

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